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Le nombre de femmes interrompant leur carrière a fortement diminué ces dernières années.

01 février 2024

Bruxelles, le 1 février 2024 – Le nombre de femmes actives dans notre pays à bénéficier de l’une des formes d’interruption de carrière a fortement diminué ces dernières années.  Par rapport à 2022, 5 % de femmes en moins ont choisi d’interrompre temporairement leur carrière ou de réduire leur temps de travail hebdomadaire. Le crédit-temps, en particulier, a fortement diminué ces dernières années. Chez les hommes, on observe le mouvement inverse : ils ont été un peu plus nombreux à prendre une interruption de carrière en 2023, et ce pour la première fois depuis deux ans (+0,7 %). La seule forme d’interruption de carrière en augmentation aussi bien chez les hommes que chez les femmes est le congé parental (à temps partiel), comme le ONEM l’a également signalé lundi. C’est ce qu’il ressort d’une analyse de l’entreprise de services RH Acerta à partir des données de plus de 330 000 travailleurs en service auprès de plus de 27 000 entreprises privées de notre pays.

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Point de bascule pour les interruptions de carrière en 2023

Les interruptions de carrière permettent aux travailleurs des secteurs privé et public d’interrompre temporairement leur carrière ou de réduire leur temps de travail, par exemple pour s’occuper de leurs enfants ou de membres de leur famille gravement malades. L’année dernière, le gouvernement a renforcé les règles applicables aux personnes souhaitant bénéficier de certaines formes d’interruption de carrière. Depuis le 1er juin, les parents qui souhaitent prendre un congé pour s’occuper d’un enfant n’ont droit à une allocation que s’ils travaillent pour le même employeur depuis au moins trois ans. En outre, une personne qui souhaite prendre un crédit-temps à temps plein pour s’occuper d’un enfant ne bénéficie d’une allocation que jusqu’aux cinq ans de l’enfant. Il semble qu’en raison de ces mesures, le nombre d’interruptions de carrière continue de baisser dans notre pays.

L’année dernière, le nombre d’interruptions de carrière (toutes formes confondues) a diminué à 6,15 %, c’est-à-dire de 2,86 %. C’est le chiffre concernant les femmes qui a surtout baissé de manière frappante. 7,14 % des femmes ont choisi de s’arrêter de travailler ou de travailler moins, temporairement. C’est 5,1 % de moins que l’année précédente. Les chiffres relatifs au crédit-temps à temps partiel, permettant de travailler à mi-temps ou à quatre cinquièmes temps, ont particulièrement chuté chez les femmes (‑8,11 %).

5,13 % des hommes ont interrompu leur carrière. Il s’agit d’une légère augmentation par rapport à 2022 (+0,66 %) et de la première augmentation au cours des trois dernières années.

Illustration 1 : Évolution des interruptions de carrière, tous types confondus et du crédit-temps, chez les hommes et les femmes

 

Amandine Boseret, experte juridique chez Acerta Consult, explique : « Le télétravail étant désormais bien établi dans le monde de l’entreprise, les travailleurs bénéficient d’une plus grande flexibilité et ont moins besoin d’interrompre leur carrière. La tendance observée dans les chiffres est remarquable : les pourcentages d’hommes et de femmes ayant interrompu leur carrière se rapprochent fortement. Elle montre que les hommes restent davantage à la maison pour concilier vie familiale et vie professionnelle et que les femmes sont moins susceptibles de devoir mettre leur carrière entre parenthèses. En outre, il semble que les mesures renforcées encouragent les travailleurs à utiliser le crédit-temps de manière plus consciente et plus ciblée ».

Popularité du congé parental à un dixième

Il y a une forme d’interruption de carrière qui continue de gagner en popularité, c’est le congé parental. Ceci a également été signalé par le ONEM lundi. Les parents peuvent choisir de rester à la maison une demi-journée par semaine ou une journée complète tous les quinze jours grâce à cette formule, par exemple en recevant une indemnité de l’Office National de l’Emploi (ONEM).

Le succès du congé parental à temps partiel peut être attribué en grande partie au succès du congé parental à un dixième. C’était déjà le cas en 2022, et on le constate une fois de plus en 2023. Il est intéressant de noter que cette formule spécifique est plus populaire chez les pères que chez les mères. Près de 3 pères sur 10 (27,99 %) qui prennent un congé parental à temps partiel choisissent la formule un dixième, contre 2 mères sur 10 (19,98 %).

Amandine Boseret poursuit : « Le congé parental un dixième a moins d’impact, à la fois en termes de revenus et d’organisation du travail, ce qui semble séduire particulièrement les pères. C’est toujours plus souvent les femmes qui interrompent partiellement et temporairement leur carrière lorsque la situation privée – souvent les enfants – l’exige, mais l’écart avec les hommes se réduit. Il existe de nombreuses formes d’interruption de carrière, toutes assorties de conditions et d’avantages spécifiques. Ainsi, le congé parental n’est pas la seule forme d’interruption de carrière à laquelle les parents peuvent recourir, il y a aussi le crédit-temps avec allocation pour s’occuper d’un enfant, dont les modalités ont été renforcées en 2023. C’est à l’employeur et au travailleur de se mettre d’accord pour déterminer quelle forme d’interruption de carrière est la plus intéressante ».

À propos des chiffres

Les données recueillies et anonymisées se basent sur les données analysées de plus de 330 000 travailleurs en service auprès de plus de 27 000 employeurs du secteur privé auquel appartiennent tant des PME que des grandes entreprises. Au vu de la diversité des secteurs, des régions, des sexes, des âges et autres caractéristiques, nous pouvons considérer que l’ensemble des données étudiées est représentatif du marché belge du travail.

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